The World Beyond -8 by OTGO 2021-2022, acryl on canvas, 150 x 100 cm

Triptych: The World Beyond -8 by OtGO 2021-2022, acryl on canvas 150 x 100 cm

War is never justified! | We are losing our suicidal war against Nature | Triptych The World Beyond







The World Beyond -8 by OTGO 2021-2022, acryl on canvas, 150 x 100 cm
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Triptych The World Beyond
-- The text in English --
-- The text in German --

Un jour, quelqu’un demanda à un guide de l’Everest si un vieux grimpeur avait une chance d’arriver au sommet. Celui-ci répondit en ces termes : Peut-être. Mais à la fin, c’est la montagne qui décide1.


Cette citation illustre à la perfection le rôle primordial que tient la Nature dans nos vies. Elle nous sert aussi bien de Maître spirituel que de Nourricière. Jamais rancunière, elle continue à faire vivre l’humanité malgré les perpétuels assauts des Hommes. L’être humain dépend de sa générosité ; comme les deux faces d’une même pièce, il est lié à elle. Pourtant, au lieu d’agir avec elle en symbiose, il la pille et la détruit, oubliant que la mort de la Nature le conduira à sa propre extinction. Chaque jour, nous livrons, tels des kamikazes, une guerre-suicide contre notre propre camp, notre propre alliée. Et c’est sur ce thème, actuel au possible, que se penche l’artiste OtGO avec son œuvre Triptych The World Beyond (2021-2022).


Comme à son habitude, OtGO a créé trois toiles d’une grande richesse. Très détaillées, les œuvres invitent les spectateurs à se rapprocher d’elles le plus possible, quitte à les toucher du bout du nez. Les détails des visages, des expressions et des mouvements deviennent perceptibles et les toiles dévoilent alors toutes les richesses qu’elles contiennent. En plongeant nos yeux dans les peintures de l’artiste, l’histoire commence. Animaux et poissons sauvages envahissent les toiles : différentes espèces de singes, tigres, zèbres, tamanoirs, raies. Les toiles grouillent de vie. Pourtant, au-delà des animaux exotiques et colorés, des masques apparaissent ; ils sont partout et seuls des yeux globuleux se dessinent à la surface des masques. L’absence de bouche, de nez, mais surtout d’émotions leur donne un aspect glaçant. Quant aux êtres humains, qui sont des sortes de silhouettes noires sans vie, ils errent, condamnés, dans le silence. D’autres sont transformés en silhouettes de différentes couleurs ou transparentes. Quand les premières gisent telles des poupées désarticulées, les secondent semblent disparaître peu à peu du monde et deviennent à peine perceptibles. Tout comme les masques, ces silhouettes n’ont plus de visages. Pour les premières comme les secondes, la disparition d’un corps ou la brisure d’une âme mènent au silence et à la mort.

À côté de cela, la tension entre les êtres est palpable et leur proximité semble forcée. Les animaux, par manque de place, doivent se rapprocher des êtres humains et rester serré les uns contre les autres, dans un espace minuscule. Les espèces se mélangent et les proies côtoient les prédateurs. Tout est surchargé, il n’y a pas d’espace libre. Très vite, un sentiment d’asphyxie nous envahit et nous ressentons alors de la pitié pour ces petites créatures et leur vie qui ne leur appartient plus dorénavant. Aucun arbre, aucune fleur ne vient donner de la gaieté à ces toiles. Tour à tour, petits singes et nouveau-nés, grimpent sur des tanks qui ont pris, tout comme les avions, les rayures des zèbres pour se camoufler parmi les animaux. Camouflage réussi, car ils ne sont perceptibles qu’après un examen minutieux des toiles. Ces colosses d’acier tirent à l’aveugle dans une foule d’êtres humains et d’animaux. Ils ne visent personne en particulier, ils tirent, c’est tout. D’ailleurs, toutes les espèces semblent piégées dans un quadrillage formé par les tirs. Peut-être est- ce ici la représentation d’une tuerie aveugle et meurtrière dont la logique et le bon sens ont disparu. Parfois, des nouveau-nés sont aspirés dans les tanks. Ils viennent à peine de naître mais, sont déjà morts, dévorés par la machine aveuglante du pouvoir.

Plus le spectateur regarde les toiles et plus il ressent de la tension. Sans utiliser de mots, les toiles d’Otgo s’accrochent à l’esprit du spectateur et lui dévoilent une vérité déchirante qui retentit comme un cri d’alarme au milieu de la sombre nuit. Elles réveillent celui qui regarde. Plusieurs animaux, dont les tigres, n’hésitent pas à plonger leur regard dans le nôtre. Ils se questionnent sur les raisons de cette folie, ils cherchent des explications. Puis, semblent demander de l’aide. Leur regard devient suppliant. Nous devenons alors, nous les spectateurs, ceux qui voient, mais ne font rien. Nous sommes des témoins silencieux ressentant la détresse de ce qui se passe devant nous. Les mères singes essayent de sauver leurs petits, mais il est évident que personne ne sera épargné. Finalement, nous devons détourner les yeux, car le regard plaintif des êtres est devenu trop dur à soutenir.

Pourtant, tous les animaux ne sont pas affligés. Certains présentent même des traits rieurs. En regardant attentivement, certains singes affichent des sourires sournois et malveillant. Ils semblent heureux de la situation. D’ailleurs, ils font partie de l’arrière-plan, sombre comme eux, et se fondent à l’intérieur des toiles. La situation les amuse et leur cœur n’est pas ou n’est plus réceptif à la douleur. Peut-être appartiennent-ils à l’enfer ? Seulement, ils ne sont pas les seuls à sourire. Certaines silhouettes ont revêtu des têtes de zèbres ou de singes et prennent des poses provocantes. Celles-ci se moquent aussi et ne sont pas gênées par les tirs dévastateurs des chars. Est-ce une manière de montrer l’absurdité de ce qui se passe ? Sûrement...

Cette façon qu’à
OtGO de susciter des émotions crescendo est remarquable. Vu de loin, les toiles semblent colorées et presque joyeuses, mais de près, une autre réalité se dévoile : la joie et la curiosité laissent peu à peu la place à la tristesse et la colère. Les détails apparaissent et changent notre perception et nos émotions. Nous nous mettons alors à la place de ces êtres qui ne cherchent qu’à vivre librement. Ils sont le miroir de notre propre existence et de notre monde qui s’éteint peu à peu. Une fois séparés de ces toiles, nous ressentons un changement en nous-même. Quelque chose s’est réveillé en nous. Néanmoins, tout n’est peut-être pas perdu. Bien que sombres, certaines silhouettes émettent, au niveau de leur visage, des signaux lumineux. Ne serait-ce pas une preuve, aussi mince soit-elle, qu’une renaissance est possible? Ces deniers apparaissent comme des faisceaux de lumière dans le paysage noir et froid. Ils appellent au réveil, au changement et à une vie plus humaine envers nous-mêmes et les autres êtres qui peuplent cette planète. Un espoir doit être trouvé, car celui-ci est un des piliers du monde2.






Maryna Magnin. Mai 2022





1. John-Kabat Zinn, Où tu vas tu es, Éd. J’ai lu 1995
2. Proverbe d’Afrique du Sud

«HUNNEN» – Solo Exhibition with OTGO cova art gallery NETHERLANDS
«HUNNEN» – Solo Exhibition with OtGO cova art gallery NETHERLANDS



War is never justified! | We are losing our suicidal war against Nature | Triptych The World Beyond
YouTube Link: https://youtu.be/EXMx7r02v1A


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The World Beyond -8 by OTGO 2021-2022, acryl on canvas, 150 x 100 cm
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The World Beyond -8 by OTGO 2021-2022, acryl on canvas, 150 x 100 cmTriptych: The World Beyond -8 and OtGO


 
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YouTube Link: https://youtu.be/_rI_-pdpWeg



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Triptych: The World Beyond 6,7,8 by OTGO 2021-2022, acryl on canvas, 150 x 300 cmTriptych: The World Beyond and OtGO











 


















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